C’est à l’occasion de la 30e Assemblée Régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie(APF) ouverte ce 28 mai au palais des Congrès de Yaoundé, par le président de l’Assemblée nationale du Cameroun, Cavaye Yéguié Djibril.
Au menu de ces trois jours de travaux, deux thèmes, à savoir : “Dialogue politique et fonctionnement des institutions étatiques” et “la diplomatie parlementaire, quelle utilité pour l’Afrique Francophone ? ”. Pour Diarra Raky Talla, vice-présidente du conseil national de transition du Mali, ce sont des thèmes qui cadrent avec la réalité aujourd’hui des pays francophones mais aussi qui cadrent dans l’environnement mondial.
La place du dialogue dans la politique
Dans son discours d’ouverture, Cavaye Yéguié Djibril, est largement revenu sur ces deux thèmes qui constituent les principaux axes de réflexion. Ainsi, s’agissant du thème sur le dialogue politique et le fonctionnement des institutions étatiques, le président de l’Assemblée nationale (PAN) dira qu’il s’agit d’un thème d’une importance capitale dans une Afrique aux incessants soubresauts politiques.
Pour lui, ici comme ailleurs, « le dialogue est le catalyseur de tout fonctionnement harmonieux des institutions. Il est le passage obligé de toute sortie de crise dans les Etats. Il est ce que j’appellerais le fonds de vérité qui permet aux peuples, qu’au terme d’un dialogue, sur la base d’une majorité ou du fait d’un consensus, ils puissent se doter d’une Constitution, la Loi Fondamentale, acceptée par tous ». Ce qui ouvre la voie, a-t-il affirmé, à la mise en place des institutions viables pour réguler la vie de l’Etat.
Il prend ainsi l’exemple du Cameroun, pour relever deux grands moments, à savoir la Tripartite de 1993 ayant favorisé la mise sur pied de nouvelles institutions telles que le Sénat, le Conseil Constitutionnel et les Régions. Puis, le Grand Dialogue National qui a apporté, entre autres, une impulsion nouvelle au développement des collectivités territoriales décentralisées ainsi qu’un élan de solidarité, s’agissant notamment de la reconstruction de certaines régions en crise au Cameroun.
La diplomatie parlementaire et l’Afrique francophone
Aucun Etat au monde ne pouvant vivre en autarcie et « une seule main ne pouvant attacher un fagot de bois », le PAN a fait comprendre à l’assemblée ainsi constituée que face aux questions et défis de l’heure, il est nécessaire que les décideurs d’une région donnée puissent se mettre ensemble afin d’harmoniser leurs points de vue pour aller affronter, dans une assemblée générale planétaire, les autres regroupements. C’est dans cette perspective que l’APF apparait, selon lui, autant sur un plan régional que planétaire, comme étant une vaste assemblée où les acteurs ont à cœur de défendre ou de promouvoir en commun, les intérêts des peuples qu’ils représentent.
D’où les multiples attentes des participants à ces assises. Adamou Nkoupit, parlementaire Camerounais dit ainsi espérer des « résolutions fortes qui permettent de renforcer la diplomatie parlementaire et la contribution de nos parlements dans le fonctionnement harmonieux des institutions républicaines ». De son côté, Diarra Raky Talla, vice-présidente du conseil national de transition du Mali espère que ces assises participeront au maintien du dialogue entre les gouvernants et les gouvernés à travers le parlement qui est le représentant des populations pour asseoir une vision commune dans la cohésion.
Soulignons la présence à cette cérémonie d’ouverture de Francis Drouin, Président de l’APF, des membres du gouvernement conduits par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Joseph Dion Ngute, l’ensemble du corps diplomatique ainsi que les Parlementaires des deux Chambres.
Aline-Florence Nguini