Des Ă©crits de haute facture racontent – Ă grand renfort d’Ă©rudition – comment est nĂ©e YaoundĂ©, la capitale du Cameroun.
Ce territoire a également inspiré moult productions dans des genres variés , sans que pour autant le sujet ne soit épuisé.
Une autre manière de comprendre le récit des origines consiste tout simplement à gratter les murs, les vieilles pierres, pour laisser parler la mémoire.
En tout cas, un Ă©difice existe au quartier administratif qui rĂ©sume Ă lui tout seul, comment s’est nouĂ©e l’histoire de l’accès de YaoundĂ© Ă la modernitĂ© occidentale.
Ce bâtiment ,C’est le Poste de commandement du Major Hans Dominik. RĂ©cit.
Le promeneur qui longe la rue situĂ©e Ă l’arrière du ministère des finances, est frappĂ© par une architecture bien curieuse parce que d’allure ancienne , malgrĂ© les couches de peinture visant Ă lui donner de la fraĂ®cheur.
Il s’agit du musĂ©e de la rĂ©gion du centre.
Pour sĂ»r, c’est un bâtiment colonial connu comme ayant Ă©tĂ© le Poste de commandement du Major Hans Dominik
Hans Dominik,l’illustre Chef du poste militaire allemand de YaoundĂ©, a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ© sur ces lieux par quelques conquĂ©rants de l’armĂ©e prusse.
Selon des sources, tout aurait commencé par la mise en mouvement de Richard Kund et de Tappenbeck en 1888, déplacement vers le centre.
Partis de Grand Batanga, le 07 novembre 1887, ils débarquent à nkol Atom le 15 janvier 1888, et sont accueillis par le chef des Mvog Ada, le bien nommé Essono Ela.
Sur ce terrain, Kund et surtout Tappenbeck vont amĂ©nager, cahin caha, un abri qu’ils transformeront progressivement en lieu de vie.
Ils entourent l’espace d’une clĂ´ture : Le fameux Ongola Ewondo qui deviendra Jaunde puis YaoundĂ©, ou encore Epsum.
La clĂ´ture ne ferme pas l’histoire.. Elle va plutĂ´t servir de point de dĂ©part vers de nouveaux
horizons Toutefois, secouĂ©s par les rigueurs de l’environnement, ces premiers de cordĂ©e seront remplacĂ©s par un botaniste du nom de August
Georg Zenker. Zenker ouvre une nouvelle page.Â
Dès son installation le 30 novembre 1889, l’homme de sciences va concevoir l’idĂ©e d’en faire une station agricole. Une initiative motivĂ©e par ses rapports cordiaux avec Essono ELA.
C’est sĂ»rement ce qui explique que ce lieu prenne le nom de Zonu station ( Essono station), en rĂ©fĂ©rence Ă Essono Ela.Â
Dans ce jardin d’essai, Zenker crĂ©e une pĂ©pinière de mangues, d’oranges, kola, papayes, cacao, cafĂ©
Mais l’approche humaniste de Zenker n’est pas du goĂ»t de sa hiĂ©rarchie.. Elle le fait remplacer le 04 Juin 1895 par un militaire pur jus.: Le lieutenant Hans Dominik.
La vingtaine triomphante, le nouveau venu montre tout Ă la fois,et dès sa prise de fonction, son cĂ´tĂ© martial et son penchant pour l’innovation.
La station agricole fortifiée devient la station gouvernementale impériale.
Les ambitions de domination de la puissance administrante sont affichĂ©es sur la mĂ©tamorphose de l’ouvrage comme sur un Ă©cran gĂ©ant. Nul doute que pour le nouveau Chef, YaoundĂ© est le point de dĂ©part de la conquĂŞte des localitĂ©s que sont Yoko, Tibati , Ngaoundere, et maroua. Une dĂ©marche qui correspond Ă la stratĂ©gie allemande d’invasion.
Les choses sont désormais claires.
Au nombre des amĂ©nagements faits par l’occupant des lieux,entre 1896 et 1899 ,l’on dĂ©nombre : Un entrepĂ´t , un four Ă briques, et surtout, la première maison Ă Ă©tage du poste militaire.. . Et dans cette bâtisse : Un cabinet en pierre,02 maisons d’habitation pour soldats, une maison de garde, une cuisine.
Et pour muscler sa dĂ©marche, il installe une prison au sous-sol,Â
Une prison dont les cellules ont été conservées.
Fait remarquable, le poste du gouvernement impérial contraste avec les constructions locales.
C’est une manière de marquer de son empreinte le territoire conquis, commentent les experts.
Bon Ă savoir, le bâtiment a servi de cadre Ă bien de personnalitĂ©s et institutions. Le musĂ©e national du Cameroun y a Ă©tĂ© logĂ© avant de s’implanter Ă l’ancien palais prĂ©sidentiel #m
Cette maison de la mĂ©moire est un lieu de crĂ©ativitĂ© en Ă©mergence , En attendant d’avoir les atours et Ă©quipements d’un vĂ©ritable musĂ©e oĂą ruisselle l’histoire de la capitale du Cameroun.
La froideur et la duretĂ© des mĂ»rs du poste de commandement du Major Hans Dominik , peuvent laisser croire qu’il n’y a rien Ă en tirer.
Mais comme on l’a vu, l’histoire particulière d’un bâtiment courtise la grande histoire du Cameroun sous le Protectorat allemand.
Les mûrs ont aussi leur mot à dire.