La fête de la jeunesse fait partie de ces routines qui gardent leur charme, malgré le poids des années.
La 58e édition de cette célébration ne déroge pas à la règle.
Comme souvent, la manifestation est très courue , sur l’ensemble du territoire national.
Sur l’asphalte, écoliers, élèves, étudiants, jeunesse militante et sportive, battent le pavé avec drapeau levé et pancartes.
Vêtus de leurs plus belles tenues, ils scandent- à pas comptés et le buste bien dressé – des couplés porteurs de messages républicains.
Ces instants épiques salués à coup de youyous et vivats, dessinent – à chaque fois- la fresque de l’unite de la chère patrie et de la terre chérie.
Dans le même temps, l’événement prend la forme d’une forge de l’engagement patriotique à hauteur d’enfants.
A ce compte, le 11 février est considéré comme un marqueur joyeux de la vie national.
Cependant, l’on doit à la vérité de dire que, les choses n’ont pas toujours été aussi reluisantes.
Un peu d’histoire.
La date de célébration de la fête de la jeunesse est liée , au départ , à un évènement politique plutôt triste.
Elle renvoie au jour du plébiscité organisé à l’initiative de l’ONU, dans les 02 branches du Cameroun britannique que sont :
– Le cameroun méridional ( qui correspond aux régions actuelles du Nord – ouest et du Sud – Ouest)
– Le Cameroun septentrional ( L’Adamaoua).
Rappelons pour mémoire, que le Cameroun subit la domination coloniale sous plusieurs formes :
Le protectorat allemand1884-1916) , le mandat B de la SDN- la Société Des Nations – mandat confié à la Grande Bretagne et à la France. Et La tutelle de l’ONU qui prolongea l’autorité de ces 02 grandes puissances sur l’ancienne colonie allemande.
Précison importante : le 04 mars 1916, la France et la Grande Bretagne, vainqueurs de la Première guerre mondiale, procèdent à la bipartition du Cameroun. Les anglais héritent de la portion plus que congrue, 1/5 du territoire, et laissent le gros morceau à la France, soit les 4/5.
Le Royaume – Uni préfère ranger la partie qu’il administre à u Nigeria, non sans procéder à la division de celle -ci. Division débouchant sur une configuration binaire du Cameroun britannique, ainsi que l’a indiqué plus haut.
Entre 1946 et 1961, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Avec le temps s’imposera la nécessité de trancher sur le choix de rejoindre définitivement le Nigeria ou le Cameroun francophone indépendant.
Des consultations vont avoir lieu dans cette perspective. Mais c’est celle du 11 février 1961 qui fera date et tâche d’huile.
C’était, à vrai dire, une étape obligatoire,parce que l’ONU, par le canal d’une résolution, avait demandé au Royaume-Uni de consulter les populations locales pour qu’elles se déterminent, toutes affaires cassantes.
Ce jour – là- le 21 février 1961, on votera dans le Cameroun méridional à 70,40 % d’opinions favorables pour le Cameroun francophone indépendant contre 29,5 %.
La partie septentrionale optera pour l’intégration au Nigeria avec 59,94% pour et 40,03 contre .
Conséquence immédiate , le pays perd à là fois 53000 km2 de superficie et 74000 habitants. Un recours est déposé auprès de La Cour Internationale de Justice à la Haye. Il sera infructueux.
Cette situation esr très mal vécue par la nation en train de naître.
05 ans de grise mine plus tard , l’infortuné est transformée en opportunité. Le Président Amadou Ahidjo décide de faire du 11 février une journée d’espoir, et de la dédier à la jeunesse, fer de lance de la nation.
L’histoire veut que les autorités se soient inspirées d’une habitude qui avait cours en zone anglophone. L’on avait coutume dans cette autre aile du pays, de célébrer la jeunesse.
L’idée et le prétexte étaient toutes trouvées.
Au final , on comprend que l’histoire du Cameroun s’écrit au fil des épreuves habilement surmontées.
Conception et narration: Serge POUTH
Réalisation web: Landry LEUNKEU NANA
Coordinationation: TABE ENONCHONG, Elvis MBIMBA
Supervision: Josephine NDAGNOU
CRTV, Février 2024