Ils ne marchent pas sur l’eau. Mais le personnel navigant, les médecins et autres volontaires de Africa Mercyships ont la foi de celui qui le fit, il y a plus 2000 ans. Jésus Christ, en l’occurrence, le sauveur des chrétiens pour lequel et avec lequel ils s’engagent à parcourir le monde, d’océan en océan, avec le fardeau de rendre un ministère de guérison.
Des 10 régions du Cameroun, sont accourus pour cette escale de 11 mois, des patients avides de se recharger de vie. Ils en sont ressortis, qui avec un nouveau visage, qui avec des corrections aux pieds, des réparations gynécologiques, et surtout le sourire. Cerise sur le gâteau, l’accompagnement spirituel fait de louange et de prière pour ces personnes torturées par la maladie.
Cette tâche est confiée aux volontaires en feu pour christ ; et surtout aux aumôniers du navire.
Pasteur Andrea OMOLOJA, aumônier de Mercy ships
Le religieux c’est l’ADN de Mercyships. Une manière toute chrétienne de prendre soin des pauvres et des vulnérables en allant bien plus que l’assistance médicale. En faisant briller le soleil de l’amour , avec l’espoir affiché que les malades reprennent goût à la vie , de l’intérieur d’abord.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’effusion de joie qui entoure souvent les sorties effervescentes du bloc opératoire. Des patients , celles qui ont triomphé des fistules obstétricales, se montrent transportés d’allégresse en chantant à la gloire de Dieu
Le même service est administré aux enfants et adultes en rééducation au 7ème étage du bateau. sur le pont. Outre les chants d’encouragement scandés , le jeu est utilisé pour ré enchanter la vie , susciter l’estime de soi. Une véritable approche psychologique de » la maladie.
Nyambi III Dikosso Henri, directeur de la solidarité nationale et du développement social au ministère des affaires sociales
Le ludique sur le pont de l’espoir aura produit bien de changements chez les malades. Pour autant, ces bons soins accordés à ceux qui étaient regardés avec mépris, ne courent ils pas le risque d’apparaître comme des ballons dégonflables une fois rentrés à la maison ? Tout compte fait, Comment les aider à affronter les regards en famille et dans les quartiers ?
Nyambi III Dikosso Henri, directeur de la solidarité nationale et du développement social au ministère des affaires sociales
Il faut bien s’en convaincre, sortir du filet des maladies dites de la honte n’est pas chose facile. Accablés de mépris, les patients perdent patience et se replient sur eux même. On a pu s’en rendre compte lors du séjour de l’ONG humanitaire. En effet, malgré des opérations réussies, pour le cas des fistules obstétricales plus particulièrement, l’enthousiasme ne s’est pas fait sentir.
Au ministère de la santé publique, on dit avoir pris par les cornes le taureau des préjugés à l’origine de ce pessimisme.
Dr Moluh Seidou, directeur de la santé de la reproduction au ministère de la santé publique
La situation est presque perçue comme très préoccupante au ministère des affaires sociales. Un département ministériel qui, en plus d’avoir contribué au déplacement des malades du tréfonds du pays vers Douala, s’active à briser le mur des préjugés.
L’étau du rigorisme se desserre chez les gardiens de la tradition, apprend-on de bonne source au ministère des affaires sociales. Nombre d’entre eux consentent à faire bouger les lignes dans l’optique d’une humanisation du rapport des jeunes filles aux mariages précoces, principale cause des fistules obstétricales. A condition cependant qu’il ne faille pas méjuger la médecine patrimoniale.
La dimension socio-culturelle de la maladie renseigne sur la représentation que l’on se fait de certaines pathologies. Chez les Sawa dans le littoral comme dans de nombreux groupes ethniques, contracter une fistule obstétricale condamne à la mise en quarantaine.
Valère EPEE, patriarche Sawa
Il y a bel et bien une dimension socio-culturelle de la maladie dans l’entreprise du soulagement des patients. Mercyships a aidé à en mesurer l’importance. Le sujet fait l’objet d’une inscription dans de nombreux programmes en étude ou dans les tuyaux au ministère de la santé publique. Et plus globalement au niveau de l’organisation mondiale de la santé.
A Mercy ships, le Cameroun dit merci
“Mercyships : au secours des âmes en peine “
Nos remerciements sont adressés à : l’ONG internationale Mercyships
Narration : Serge POUTH
Photos/Videos : Mercyships
Développement/Design : Landry LEUNKEU
Coordination : TEHWUI LAMBIV, Margareth FOMBE FUBE, Elvire KABA, Mireille BISSECK
Supervision générale : Charles NDONGO
© CRTV 2019