L’information est contenue dans le communiqué de presse du Fonds monétaire international (FMI), sanctionnant les entretiens annuels conclus le 24 février 2025 avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
L’on apprend à cet effet que l’économie de la CEMAC a connu un ralentissement en 2023, sous l’effet d’une baisse de la production d’hydrocarbures. La croissance du PIB a de ce fait, marqué le pas pour s’établir à 2,5 %. Toutefois, l’activité économique a connu une légère progression en 2024, avec une croissance du PIB réel estimée à 3,2 %, soutenue par une reprise de la production d’hydrocarbures. Cette croissance du PIB réel devrait donc ralentir pour s’établir à 2,8 % en 2025, avec pour principale raison, la baisse de la production pétrolière.
Corriger les déséquilibres macroéconomiques
L’institution monétaire internationale fait remarquer que les autorités régionales ont maintenu une orientation satisfaisante de leur politique monétaire. Cependant, elle observe que les progrès concernant le programme de réformes ont quelque peu ralenti et les perspectives restent assombries par de grandes incertitudes. Selon le FMI, la trajectoire dépend donc de la mise en œuvre effective des mesures correctrices par les pays membres, conformément à l’engagement pris lors du sommet extraordinaire des chefs d’État de décembre 2024 pour corriger les déséquilibres macroéconomiques, renforcer les institutions régionales et faire avancer les réformes structurelles.
Dans ce sens, les administrateurs exhortent les autorités de la CEMAC à accélérer l’assainissement des finances publiques. Ils soulignent aussi la nécessité d’accroître les recettes fiscales non pétrolières et d’améliorer l’efficience des dépenses, notamment en finalisant les réformes des subventions à l’énergie, tout en mettant en place des filets de protection sociale ciblant les populations les plus vulnérables. L’amélioration de la gestion de la dette, ainsi que la résolution des arriérés seront également indispensables.
Les priorités
Compte tenu des tensions persistantes sur la liquidité, la BEAC devrait poursuivre ses opérations d’apport de liquidités tout en intensifiant ses efforts pour remédier à la fragmentation du système bancaire. Il demeure également essentiel de continuer à faire respecter la réglementation des changes. Les administrateurs réitèrent qu’une action collective énergique des autorités nationales et régionales s’impose pour préserver la stabilité financière.
Parmi les priorités, le renforcement de la capacité de supervision de la COBAC l’application rigoureuse des réglementations en cas de non-respect des règles, ainsi que le renforcement du cadre de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Les administrateurs réaffirment la nécessité de renforcer le cadre de surveillance régionale, tout en souhaitant que des efforts supplémentaires soient déployés, pour adopter le projet de mécanisme de sanctions pour les infractions aux règles de surveillance régionale.
Aline-Florence Nguini