C’est le vœux formulé par l’équipe de recherche de cette commission côté camerounais sous la conduite de Blick Bassy. C’était au cours d’une conférence de presse, ce 5 février à Yaoundé.
Restituer les faits tels qu’ils se sont déroulés sur le rôle et l’engagement de la France dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d’opposition au Cameroun entre 1945 et 1971. C’est ce qui a motivé la tenue de la conférence de presse de ce mercredi. En effet, l’équipe de recherche que conduit Blick Bassy s’est déployée pendant deux ans dans les régions du Centre, de l’Ouest, du Sud-Ouest et du Littoral pour recueillir les données. L’objectif étant d’échanger avec une centaine de figures majeures de l’histoire du Cameroun, en vue des archives pertinentes.
Réparation sincère
C’est la finalité du rapport de la Commission mémoire France-Cameroun. Selon le co-président Blick Bassy et son équipe, « une reconnaissance sans réparation n’est pas sincère. » D’où le plaidoyer pour une réparation sincère des préjudices subis par certains nationalistes comme Ruben Um Nyobè et des populations civiles ayant perdu la vie. Le rapport de cette commission remise au président Paul Biya le 28 janvier dernier, renseigne à suffisance sur les événements douloureux et les atrocités dont étaient victimes ceux qui se battaient pour l’indépendance du Cameroun. Dans un élan d’optimisme, Blick Bassy exhorte les Camerounais à une reconnexion avec leur histoire et leurs ancêtres en honorant leur mémoire. « Tout ce qui compte, c’est que demain nos enfants et nos arrières petits-enfants puissent vivre dans un pays libre », a-t-il déclaré.
Funérailles de la mémoire France-Cameroun
D’après l’équipe que préside Blick Bassy, ces funérailles visent à vulgariser le contenu du rapport de la commission mémoire, à travers des dessins animés, des jeux vidéo ou des documentaires. « Au-delà de la restitution qui a été faite, le vrai travail commence maintenant. Nous allons mettre sur pied une commission pour nous apaiser avec nous-mêmes et envisager une relation apaisée avec l’autre », a annoncé Blick Bassy. Pour cet artiste pluridisciplinaire, « c’est en respectant la mémoire de nos nationalistes, en honorant les mémoires de nos morts en errance que nous pouvons avoir la quiétude d’esprit. »
Sur le plan éducatif, l’équipe de chercheurs propose une prise en compte de l’histoire intégrale du Cameroun dans les programmes scolaires.
La Commission mémoire France-Cameroun a été initiée en 2022 grâce à la volonté commune des chefs d’État français, Emmanuel Macron et camerounais, Paul Biya.