C’est ce qui ressort du rapport semestriel du Fonds monétaire international (FMI), sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne ce 15 novembre à Yaoundé.
Selon Antonio David, chef de division adjoint pour l’Afrique du FMI, les perspectives s’améliorent graduellement. Car, si une croissance de 3,6% est attendue pour 2024, l’on table cette fois pour une croissance de 4,2% pour 2025.
Un ralentissement de la croissance du PIB réel prévu en 2025
C’est ce qu’explique Toomas Orav. Pour le représentant résident du FMI au Cameroun, en effet, ce ralentissement de la croissance du PIB réel projeté en 2025, devrait s’établir à environ 3%. Une situation due selon lui, principalement à une baisse du PIB réel au Gabon et une contraction en Guinée équatoriale, tandis que la croissance restera légèrement soutenue au Cameroun. Un ralentissement du PIB réel en 2025 qui sera également tributaire, selon lui, de la baisse de la croissance dans le secteur pétrolier de la CEMAC.
Quant à l’inflation, le représentant résident du FMI au Cameroun fait remarquer qu’elle a continué sa décélération amorcée fin 2022 au niveau régional mais
qu’elle demeure plus persistante qu’en zone euro. Il précise également qu’elle est projetée de rester légèrement au-dessus de 3 % à fin 2025 et que l’inflation de tous les États membres, à l’exception du Gabon, restera au-dessus du critère de convergence régional en 2024-2025. D’autres part, Toomas Orav affirme que les cours des matières premières devraient continuer de baisser sur le moyen terme et que le prix du baril de pétrole brut devrait se stabiliser sous les 70 dollars à partir de 2026.
Un système bancaire fragile
Le représentant résident du FMI au Cameroun a également tenu à souligner la fragilité du système bancaire de la sous-région. Un état de choses qui se traduit notamment par:
– un niveau élevé de créances en souffrance (15.7%), même en diminution, il reste néanmoins élevé au moment où l’UEMOA affiche un taux de 9%
– seulement 59% des banques disposent d’un niveau de fonds propres satisfaisant pour respecter l’ensemble des normes prudentielles au 30 juin 2024
– 14 banques ne respectent pas le ratio de
couverture des risques
– l’exposition des banques au souverain ( bons et titres) est très élevée et croissante dans la sous-région.
Défis à relever
Pour une croissance soutenue, le rapport du FMI propose l’accélération des réformes structurelles dans divers domaines:
-Mobilisation des recettes internes
– Efficacité / efficience de la dépense publique
-Gestion de la dette publique
-Performance des entreprises publiques
-Gouvernance et climat des affaires
-Résilience du secteur financier
-Le maintien restrictif de la politique monétaire
Un programme de réformes revigoré et concerté, selon le Fonds monétaire international, permettra d’augmenter les
réserves de change de la sous-région à un niveau adéquat.
Aline-Florence Nguini