C’est ce qui ressort de l’atelier de haut niveau de présentation des besoins en financement du secteur de l’électricité tenu ce 17 octobre à Yaoundé.
Les travaux présidés par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, avaient pour objectif, comme l’affirme Marthe Essoumba, directeur de l’électricité, de « présenter le cap de financement dont nous aurons besoin pour être à même de finaliser le plan d’action prioritaire qui lui-même découle du plan de redressement du secteur d’électricité dans son ensemble ».
Plan de Redressement
Le Plan de Redressement du Secteur de l’Electricité avait été validé en 2023, suite aux difficultés structurelles et conjoncturelles, qui ont plongé le secteur de l’électricité dans une instabilité et un déséquilibre financier systémiques, comme l’a expliqué le ministre Gaston Eloundou Essomba. Ce plan se décline en sept axes stratégiques :
-l’évolution du mix énergétique vers un mix moins onéreux ;
-le renforcement et l’extension des réseaux de transport de l’électricité ;
-l’équilibre financier du secteur de l’électricité;
-l’amélioration de la performance des opérateurs du secteur de l’électricité ;
-l’augmentation du taux d’accès à l’électricité ;
-la migration énergétique à travers une plus grande consommation d’électricité en milieu industriel ;
-le capital humain et le développement des compétences locales.
Problèmes financiers du secteur
A ce jour, ce plan de redressement continue de faire face à des problèmes financiers, car souligne-t-on ici, la situation financière du secteur dépend de la santé financière d’Eneo (lien), collecteur du secteur. Or le directeur de l’électricité, dans son exposé, a estimé la dette globale d’ENEO à 800 milliards de FCFA, des créances de 98, 13 milliards de FCFA et des dettes envers les fournisseurs à hauteur de 448 milliards de FCFA. D’où « le besoin de restructuration de cette structure », a-t-elle relevé.
Tout en soulignant que le gap de financement recherché du Plan d’Action Prioritaire est de 231,7 milliards de FCFA, Marthe Essoumba a tenu à saluer l’appui de certains partenaires financiers comme la Banque mondiale à hauteur de 180 milliards et la Banque africaine de développement à hauteur de 48 milliards. Des appuis qui ont permis le démarrage d’un certain nombre d’activités.
Activités à réaliser
Parmi les activités phares à realiser, Marthe Essoumba cite:
-La captation des nouvelles demandes industrielles de plus de 100 MW
-L’augmentation de puissance de transformation de près de 450 MVA
et de transit de près de 200 MW
-L’élargissement de la base clientèle (reconversion des clients POSPAID en PREPAID, normalisation des clients, nouveaux branchements via l’installation de 1 500 000 compteurs)
-Reprise de certains industriels( zone MAGZI de Bertoua, MIRA,
POCIME, ALLBITUME, GRACEDOM INVEST etc.)
Avec l’implémentation effective des différentes activités prévues, couplées à la restructuration profonde d’Eneo, le directeur de l’électricité pense que le secteur de l’électricité pourrait retrouver un équilibre financier d’ici 2027/2028.
Aline-Florence Nguini
