BTP : « Il faudrait susciter l’intérêt de la jeune fille dès la base »

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C’est ce qu’explique Yvette Tsingang, ingénieur de génie civil, à propos des métiers relevant du secteur du Bâtiment et Travaux publics (BTP). Ce cadre en service au ministère des Travaux publics, a accordé une interview à la Crtv, dans la mouvance des préparatifs de la 40e édition de la Journée internationale de la femme.

Pourquoi le choix du thème: « Ingénierie et métiers du BTP: des opportunités pour l’autonomisation des femmes et des filles au sein de votre ministère »?

Yvette Tsingang : Ce thème vient du thème mondial qui a été retenu « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation. » Nous avons pensé que, en rapport avec les missions du ministère des Travaux publics, on pouvait avoir un levier dans les métiers du BTP pour que les filles et les femmes soient autonomes. 

Le Btp peut-il vraiment être une opportunité pour l’autonomisation des femmes et des jeunes filles, dans la mesure où l’on sait qu’il s’agit très souvent des métiers qui nécessitent la puissance physique?

Yvette Tsingang : Non pas toujours, il y a le BTP, il y a le génie civil. C’est tout un éventail d’activités. On a les activités sur le chantier qui nécessitent forcément un peu d’endurance, car vous devez par exemple être debout pendant toute une journée pour exécuter les travaux. Cependant, on a également la conception qui vous amène à être dans les bureaux d’études et vous déployer pour concevoir un ouvrage, un bâtiment ou une route. Parce qu’il faut dire qu’avant qu’on arrive sur le terrain, il y a toute une activité de conception qui concerne également les ingénieurs de génie civil.

Le fait que les femmes investissent davantage ces bureaux là, ne démontre-t-il pas justement qu’elles sont en back office ?

Yvette Tsingang : Elles sont en back office certes, mais on a toujours une prédominance des hommes, que ce soit sur le chantier ou dans les bureaux d’études. Il est question de voir comment résorber cet écart, en encourageant les filles dès la base pour qu’elles s’intéressent davantage aux métiers, parce qu’il faut pouvoir briser les préjugés qui veulent que ce soit les domaines des hommes ou des personnes extrêmement physiques.

Le ministère des Travaux publics auquel vous appartenez intervient régulièrement sur le terrain et on voit beaucoup plus vos collègues hommes et moins les dames. Comment expliquez-vous cela?

Yvette Tsingang : C’est d’abord un problème de disponibilité des dames qui ont ce profil là. Cet écart est d’ailleurs très criant. Ça part même d’abord de la formation. Je suis ingénieur de génie civil. Dans ma promotion, nous étions deux dames sur quinze personnes. Plus on monte dans l’enseignement supérieur, plus l’écart devient serré. C’est pour ça que nous plaidons afin que l’on puisse agir au niveau du secondaire déjà, pour susciter cet intérêt. C’est d’ailleurs l’origine de la journée internationale de la femme. C’est-à-dire qu’il faut pouvoir se poser des questions, pourquoi ces inégalités, ces écarts. Après réflexion, il va falloir mener des actions pour pouvoir y remédier.

Propos recueillis par Aline-Florence Nguini

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