Pour la 6éme édition de son festival de cinéma dédié à la jeunesse, la journaliste Maimounatou Bourzaka a choisi la ville de Garoua, dont elle est originaire.
Yaoundé n’aura plus le monopole ! En tout cas, pas pour l’édition 2025 des Journées du Jeune cinéaste qui se tiennent du 05 au 08 février 2025 à Garoua dans la région du Nord. En effet, le comité d’organisation a choisi de changer de destination d’accueil afin de semer des graines du cinéma dans le Septentrion, détecter des talents et faire découvrir le meilleur du cinéma africain aux populations locales. C’est en tout cas ce que nous a confié Maimounatou Bourzaka, Déléguée générale dudit festival. « Nous avons opté pour le grand Nord parce que cette partie du pays est un peu lésée. Les avant-premières et les 30 festivals de cinéma que compte Cameroun se déroulent en majorité à Yaoundé, Douala et Buea. Il était donc urgent pour moi de penser au Nord et précisément à Garoua, carrefour du Septentrion, afin de faciliter la rencontre entre les populations de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord à Garoua », explique-t-elle.
Des talents cachés
Le choix de la ville de Garoua intervient à la suite d’un constat opéré par la déléguée générale, alors membre du jury d’un festival de cinéma qui s’y est tenu. Elle raconte avoir rencontré de nombreux talents qui ont besoin d’être promus, encadrés et recyclés. « C’est pour cette raison que nous avons pensé à faire venir des célébrités pour leur tenir la main ».
Autre motivation, la promotion de la destination Garoua qui a vu naître cette passionnée du cinéma africain en général et du Cameroun en particulier. « Je suis native d’ici et j’aimerais que le monde entier sache que ma ville, ma région natale est magnifique et pleine de potentiels touristiques et cinématographiques qui pourraient servir de décors naturels aux films, comme ce fut le cas avec “Le serpent de bronze” de Thierry Ntamack. Je suis de Garoua et c’est aussi mon devoir de contribuer au rayonnement de ma cité et du cinéma local. Surtout qu’il y a plein d’amateurs ici qui ne demandent qu’à être mis en lumière », précise Maimounatou Bourzaka.
Femme au cinéma, femme d’action
Pour magnifier cette édition, qu’elle dédie à la femme, Maimounatou Bourzaka l’a placé sur le thème : « La place de la femme dans le Cinéma Sahélien ». Un choix qu’elle explique par le fait qu’il s’agit d’un plaidoyer pour une meilleure considération des femmes dans le cinéma, mais aussi une invitation à la prise en compte des problèmes que rencontrent les femmes et les jeunes filles. « Aujourd’hui, les cinéastes du Septentrion peuvent s’en servir pour sensibiliser les populations sur les fléaux qui les minent. Notamment, le mariage précoce et ou forcé, l’analphabétisation, la consommation des stupéfiants, l’enrôlement des jeunes dans le terrorisme, entre autres », confie la journaliste.
Du beau à l’horizon
Pour cette première délocalisation dans le Nord, l’accent a été mis sur la vulgarisation du cinéma et la formation des jeunes. Au programme donc, il y’aura des ateliers de formation sur le jeu d’acteur et la promotion d’un film, des projections de films, des Master class dont celle de Martin Poulibe, parrain de l’édition 2025, des talks sur les challenges d’une femme dans le cinéma, etc. Il est également prévue une conférence débat autour du thème de cette édition.
Dans le souci de mettre en vitrine le riche patrimoine culturel, touristique et cinématographique du grand Nord, les invités auront droit à des excursions dans la ville, notamment la visite du stade omnisports de Garoua, du jardin zoologique et des Gorges de Kola. Pour la clôture le Lamidat de Demsa offrira un gigantesque ballet culturel et une fantasia très courue.
Jeanne Ngo Nlend