L’objectif fait partie de la Stratégie de développement de la riziculture (SDR) 2022-2030.
Le coût total de la Stratégie est estimé à trois cent quatre-vingt-cinq milliards (385 000 000 000) de Francs CFA dont 298 milliards pour les périmètres irrigués et 87 milliards pour les autres biens et services. Le secteur privé devant financer environ 40%. La nécessité s’impose lorsqu’on sait qu’au Cameroun, le riz constitue un aliment de base pour les populations. Il occupe la seconde place des céréales les plus consommées après le maïs.
L’indice de consommation du riz par an est de 25 kg par habitant. Le déficit structurel de riz, lui, est évalué à 450 000 tonnes par an pour une production estimée à 270 000 tonnes.
Les difficultés
Dans la Stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR), il est notamment relevé qu’en dépit de l’existence d’un marché intérieur en pleine croissance, qui constitue un débouché immédiat pour la production nationale, la culture du riz fait face à certaines contraintes dont :
-La difficulté d’accès aux intrants (engrais et pesticides) ;
– Le manque ou l’insuffisance de semences améliorées;
– La faible organisation des producteurs;
– Les pertes post-récoltes élevées;
– La vétusté ou la faiblesse de rendements des équipements de décorticage;
– La faiblesse des financements des activités agricoles;
– L’enclavement des principales zones de production.
Amélioration de la productivité
Pour y faire face, la nouvelle stratégie de développement du secteur rural ainsi que son Plan national d’investissement (SDSR/PNIA 2020-2030) vise à « accroitre substantiellement la production et la compétitivité du riz camerounais afin d’améliorer le solde de la balance commerciale et de booster le développement économique ». Cette stratégie s’articule autour de quatre points :
-Accroissement durable de la production et de la productivité de la filière rizicole;
-Amélioration des infrastructures et de l’accès aux facteurs de production dans les zones à fort potentiel rizicole;
-Renforcement de la résilience des systèmes de production de la filière rizicole pour faire face aux changements climatiques et autres chocs;
-Amélioration de la gouvernance et du capital humain des acteurs dans la filière.
Sur le plan quantitatif, la mise en œuvre de la SDR d’ici 2030 devra permettre d’atteindre une production de 750 000 tonnes de riz blanc et ramener ainsi le taux d’autosuffisance à 97%. Ceci à travers: l’aménagement de 60 000 ha de riz irrigué et 200 000 ha de riz pluvial, la production de 6000 tonnes de semences certifiées de riz par an, la réhabilitation et la mise à l’échelle des fermes de production de riz.
Apport des partenaires au développement
C’est dans cette optique d’améliorer la productivité locale du riz qu’un décret présidentiel signé le 2 décembre 2024, autorise le Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, à signer avec le Fonds Koweitien pour le Développement Economique Arabe (FKDEA), un Accord de financement d’un montant de 3 millions de dinars koweitiens, soit environ 5,9 milliards de FCFA, pour le financement du Projet de Développement de la Chaine de Valeur du Riz au Cameroun (PDCVRC).
En attendant, et dans le cadre de la lutte contre la vie chère, le gouvernement a entrepris de mettre à la disposition des populations du riz à des coûts abordables. L’opération pilotée par le ministère du Commerce propose des sacs de riz de 50 kg à 15 000 FCFA. Les ventes qui ont lieu dans plusieurs villes du pays s’achèvent le 31 janvier prochain.
Aline-Florence Nguini