Le décret présidentiel du 14 janvier remet le Fonds de développement des filières cacao et café au cœur du renouveau de ce secteur.
Une direction générale à la place d’un administrateur, un conseil d’administration à la place d’un comité de gestion. Ce sont des évolutions classiques des organisations qui gagnent en importance dans le déploiement des pouvoirs publics dans un secteur. Pour le cas du FODECC, le changement structurel obéit à une volonté d’arrimer l’établissement public aux lois de 2017. Mais la lecture du décret révèle un accroissement des missions par rapport au texte organique précédent qui datait de 2016. Le Fonds pourrait mobiliser plus de ressources pour les mettre au service de la renaissance des filières Cacao et café.
Cette nouvelle donne réjouit les acteurs de la filière rencontrés à Yaoundé ces derniers jours. Le FODECC joue un rôle majeur depuis la mise en place en 2021 du guichet producteurs, mécanisme d’appui massif et individuel aux producteurs de cacao et de café. Outre ce mécanisme, le FODECC a investi ces derniers temps à l’appui au développement des chaines de valeur. Il s’agit de sortir du spectre du pays comptoir colonial qui importe les sèves de cacao sans les transformer. Une demi dizaine d’usines de broyage ont pu s’installer ces dernières années au Cameroun.
Appui aux producteurs
En 2025, le FODECC va investir 7 milliards de Francs CFA dans l’appui direct aux acteurs de la chaine de valeur. C’est environ 6,35 milliards qui ont été mobilisés en 2024. L’argent public permet aux producteurs de disposer de fongicides, d’engrais et de plants pour doper leurs productions. Le FODECC complète ainsi la contribution du producteur dans une répartition (60-40, 80-20, 90-10) dont l’essentiel est porté par le producteur. L’appui du FODECC repose sur l’existence d’un projet, d’un compte dans un établissement de microfinace et d’une demande d’appui exprimée par le producteur.
Lorque le producteur dépose sa participation au projet dans le compte, le FODECC deploie sa contribution. Celle ci est mise à la disposition du producteur sous la forme de plants, de fongicides ou d’engrais. Au bout du cycle, un prodcuteur s’affirme, augmentant sa production chaque année. Il utilise des intrants nécessaires pour une production de qualité. Il ouvre un compte pour une meilleure gestion de son projet agricole. Le FODECC contribue ainsi à viabiliser, moderniser et sécuriser les productions. Près de 360 000 producteurs, petits et grands, se bousculent aujourd’hui dans les filières cacao et café. Pas moins de 75000 ont déjà bénéficié de cet appui structurel.
Elvis Mbimba Ndonda
