Elles l’ont signifié ce 9 janvier 2025, via leurs représentants, au ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi.
C’était au cours d’une concertation avec le membre du gouvernement.Principal point à l’ordre du jour, les indemnisations des personnes touchées par les travaux. « Compte tenu de ce que nous ne serons pas dans la possibilité de payer à leur entièreté les indemnisations avant le démarrage des travaux, il fallait bien expliquer la démarche que nous avons arrêtée », a expliqué Emmanuel Nganou Djoumessi.
Contexte
Une démarche d’autant plus nécessaire, a expliqué le ministre des Travaux publics, que dans le cadre des mesures préparatoires relatives au démarrage du projet de Conception et de réalisation de l’autoroute Yaoundé-Douala (Phase Il), notamment en ce qui concerne le démarrage des travaux, l’entreprise en charge des travaux a porté à l’attention du maître d’ouvrage, le blocage des travaux de déforestage du projet dans la région du Centre par les riverains de BIBODI, en raison du non-paiement des indemnités d’expropriation.
Dans le même ordre d’idées, le collectif des personnes impactées par le projet du village Limai (Ngog-Mapubi) représenté par Luc Remy Nge Yembel, pasteur d’une église de réveil, a porté à l’attention du gouverneur de la région du Centre, Président de la Commission Régionale des Constats et d’Evaluation des Biens(CCE), qu’il serait impératif d’obtenir leur indemnisation avant le début effectif des travaux.
Indemnisation des victimes
Cette rencontre à laquelle ont notamment pris part les députés, maires, chefs traditionnels et même les membres de confessions religieuses a donc donné l’occasion au ministre des Travaux publics de préciser que nul ne doit être détruit, s’agissant de la maison ou d’une l’exploitation agricole « si cette victime n’a pas bénéficié d’une compensation qui lui permette d’avoir une habitation quelque part ».
Il a précisé à cet effet que : «Nous sommes tombés d’accord et de ce point de vue, nous avons la bonne compréhension de l’entreprise qui va anticiper sur ces paiements ». Ainsi, le membre du gouvernement a rappelé que l’entreprise a travaillé à arrêter un tracé suffisamment réduit appelé « emprise utile », qui lui permet de commencer les travaux, moyennant la libération de cette emprise. Il est donc question de passer utilement, affirme-t-il, de 200m à libérer à 100m.
Satisfaction des riverains
De leur côté, les riverains, au travers de leurs représentants, n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction. C’est le cas de Christine Ngo Telep, conseiller régional pour le Centre et présidente du comité de suivi des travaux de l’autoroute pour les populations de Dibang dans le Nyong-et-Kéllé. Elle salue le fait que le ministre soit à l’écoute des populations. «Il n’est pas venu avec des paroles toutes faites. Il nous a écouté et la preuve c’est que nous avons fait des propositions et il y a adhéré », a-t-elle soutenu.
Raison pour laquelle elle a fait savoir qu’ils se sont engagés à continuer à faire le travail de sensibilisation auprès des populations pour que le travail avance: « Parce que figurez-vous, nous sommes très contents que l’autoroute passe. Ce n’est donc pas nous qui pouvons empêcher les travaux. Il est simplement question de respecter les lois et règlements du pays qui demandent que les riverains soient indemnisés avant le début des travaux ».
La mise au point ainsi faite, le ministre des Travaux publics a affirmé que la communication et le dialogue seront davantage renforcés avec ces leaders d’opinion, afin que les mesures qui sont prises soient bien connues et que ces mesures soient conséquemment partagées en direction de tous les riverains.
Aline-Florence Nguini