C’est la démonstration que fait le Président Paul Biya dans son message de fin d’année à la nation du 31 décembre dernier.
En véritable manager, le président Paul Biya n’a pas attendu la fin de son mandat pour entamer la phase d’évaluation. À moins d’un an de la présidentielle de 2025, le Chef de l’État réaffirme avec détermination les engagements de 2018 : « Ce septennat devait permettre au Cameroun de se mettre résolument en marche vers l’émergence ». Les clés de cet accomplissement sont la sécurité, considérée comme la « condition essentielle de tout progrès économique et social » ; la croissance économique et l’amélioration des conditions de vie pour les Camerounais. Celui qui avait obtenu 71 % des voix des Camerounais en 2018 fait une évaluation lucide. Sa formule : mettre en avant les avancées sans nier les défis.
Sur la sécurité, le Président déclare avec assurance: « Notre pays est resté stable malgré un environnement international trouble. » Il reconnaît néanmoins avec franchise que certaines localités du pays continuent de faire face aux attaques des groupes terroristes et à la grande criminalité. Cependant, force est de constater que l’unité et l’intégrité du territoire ont été préservées, ce que Paul Biya considère comme le pilier fondamental de son mandat présidentiel. En tant que Chef des armées, il salue « l’action conjuguée de nos forces de l’ordre, des autorités administratives et des populations », qui a permis de préserver une paix durable.
Sur la croissance économique, le Président de la République souligne d’emblée le satisfecit unanime des instances financières internationales concernant la résilience du Cameroun face aux chocs de la difficile conjoncture internationale. Il met en lumière les axes prioritaires retenus pour accélérer la croissance au cours de ce mandat. Il mentionne la réduction du déficit de la balance commerciale, la consolidation de la souveraineté alimentaire, le développement des zones économiques pour réindustrialiser le pays, ainsi que l’exploitation tant attendue du patrimoine minier. Pour chacun de ces objectifs, il est possible d’établir une évaluation rigoureuse et objective.
Concernant le quotidien des Camerounais, des progrès notables ont été enregistrés dans la fourniture en énergie électrique, avec une priorité donnée à l’hydroélectricité et au photovoltaïque. Le Président illustre ses propos par des exemples concrets. La même démarche s’applique à l’accès à l’eau potable : les améliorations constatées à Yaoundé serviront de modèle pour Douala et d’autres villes secondaires. En matière de santé, après le renforcement du plateau technique des hôpitaux, le Chef de l’État prévoit le recrutement de 9 444 personnels de santé afin de combler le déficit existant. S’agissant des infrastructures routières, il reconnaît la dégradation préoccupante des routes et annonce une réorganisation du Fonds routier, visant à financer et à concrétiser un plus grand nombre de projets.
En entamant une auto-évaluation, le Président Paul Biya cherche à mobiliser l’électorat en vue des échéances de 2025, une année électorale cruciale. Il s’engage à résoudre le problème de double identité, qui prive certains Camerounais de cartes nationales d’identité et les empêche ainsi de s’inscrire sur les listes électorales. Cependant, cette auto-évaluation va au-delà de la simple mobilisation : elle est également une invitation à la sérénité quant à la posture de l’homme du 6 novembre 1982. Le Président, sensible au soutien indéfectible de ses compatriotes, affirme que sa détermination à servir demeure intacte et ne cesse de se renforcer, en dépit des défis rencontrés.
Elvis Mbimba