Le constat a une fois de plus été fait au cours de la séance de présentation de la balance des paiements de l’année 2023 qui s’est tenue le 19 décembre à Yaoundé.
Cette session du Comité technique national de la Balance des Paiements était appelée à rendre compte des transactions économiques et financières entre notre pays et le reste du monde pour l’exercice 2023 avec des projections pour 2024.
Revaloriser le made in Cameroon
Les assises auront permis de se rendre compte de ce que le compte des transactions courantes est déficitaire de 1221,1 milliards, ce qui représente 4,1% du PIB. Un déficit qui s’aggrave de 279,9 milliards par rapport à 2022 où il se situait à 941,2 milliards, soit 3,4% du PIB. Une situation que le Comité explique par la forte dépendance de notre économie aux importations de biens et services, qui ne sont pas compensées par les exportations.
Cependant, pour l’année 2024, les estimations affichent un déficit du solde courant qui se réduit à 950,2 milliards, avec la promotion des exportations des produits issus de la transformation du cacao, du bois, du café, du coton, etc., la mise en œuvre progressive de la politique d’import substitution, et l’amélioration de la conjoncture économique en zone euro, principale pourvoyeuse de transferts vers le Cameroun.
Les producteurs de cacao revalorisés
Parmi les principaux produits d’exportation du Cameroun, figure le cacao. Ainsi, lors du lancement de la campagne cacaoyère 2024-2025 tenu le 8 août à Mvengué dans la région du Sud, le ministre du Commerce avait insisté sur la qualité des fèves mais aussi sur le prix au bénéfice des producteurs. Selon le Système d’information des filières (SIF), un dispositif d’alerte des producteurs sur les prix des fèves de cacao au Cameroun, le kilogramme était cédé au port de Douala le 25 novembre 2024 à 4000 Fcfa, au minimum, et à 4200 Fcfa, au maximum. Ces prix révélaient une hausse allant de 400 à 450 Fcfa par rapport à ceux du 8 novembre 2024, soit deux semaines d’intervalle. Des prix toutefois inférieurs à ceux de la campagne 2023-2024, au cours de laquelle le kilogramme de fèves avait atteint 6000 Fcfa, correspondant à un record mondial.
Prix des carburants à la pompe
De leur côté, les prix des carburants à la pompe ne devraient pas connaître de hausse en 2025. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre des Finances, Louis-Paul Motaze. Rappelons que le 3 février 2024, une nouvelle hausse des prix à la pompe était effective. le litre du super passait ainsi de 730 Fcfa à 840 Fcfa, soit une progression de 110 Fcfa en valeur absolue et de 15% en valeur relative. Le litre de gasoil quant à lui s’établissait à 828 Fcfa contre 720 Fcfa, soit une augmentation de 108 Fcfa en valeur absolue et de 13% en valeur relative.
« Je crois que beaucoup ont vu que le soutien, c’est-à-dire la subvention pour les produits pétroliers baisse. Et ils en ont déduit que si elle baisse, c’est parce qu’on va augmenter les prix des carburants à la pompe. Mais, c’est faux ! Ça n’existe pas dans le projet (de loi de finances) », a tenu à rassurer le ministre des Finances.
Aline-Florence Nguini