L’information a été rendue publique ce 19 décembre à Yaoundé, lors de la présentation de la balance des paiements et de la position extérieure globale de l’année 2023.
C’était au cours d’une session du Comité technique national de la Balance des Paiements, consacrée, d’une part, à l’examen et la validation, des résultats des balances des paiements et de la position extérieure globale de l’année 2023, et d’autre part, à la présentation des estimations de la balance des paiements de l’année 2024.
Contexte des transactions en 2023
Tenant compte de ce que « la balance des paiements résume les transactions économiques et financières entre un pays et le reste du monde », comme l’explique Gabriel Ngakumda, chef de division de la prévision au ministère des finances, le rapport de circonstance fait état de ce que, en 2023, les transactions entre le Cameroun et le reste du monde se sont déroulées dans un contexte marqué par le recul de l’activité économique, en raison notamment :
– la persistance des tensions inflationnistes dans la plupart des économies avancées et en développement;
– le durcissement plus long que prévu
des conditions financières;
– l’élargissement de la fragmentation géoéconomique et ses effets sur les échanges mondiaux et les mouvements de capitaux.
Un compte déficitaire
Des résultats de 2023 ainsi présentés, l’on retiendra que le compte des transactions courantes est déficitaire de 1221,1 milliards, ce qui représente 4,1% du PIB. Un déficit qui s’aggrave de 279,9 milliards par rapport à 2022 où il se situait à 941,2 milliards, soit 3,4% du PIB. Pour le comité, cette situation de déficit s’explique par la forte dépendance de notre économie aux importations de biens et services, qui ne sont pas compensées par les exportations.
D’où selon ce comité, l’importance de la politique d’import substitution prônée par le Chef de l’Etat. Une politique qui ne devrait pas se limiter uniquement aux produits alimentaires, mais qui devrait également s’étendre à l’industrie pharmaceutique et aux autres industries. L’on précise ainsi qu’après une augmentation de 26,9% en 2022, les importations se sont accrues de 1,7% pour se situer à 4 992,6 milliards en 2023.
Réduction du déficit envisagée
S’agissant des transactions avec les principaux partenaires, le solde du solde courant est excédentaire avec la CEMAC (+533,6 milliards) et l’UE (+255,2 milliards). Il est déficitaire avec la Chine (-945,8 milliards), le Nigéria (-165,3 milliards), les USA (-152,1 milliards), la France (-53 milliards).
Pour l’année 2024, les estimations affichent un déficit du solde courant qui se réduit à 950,2 milliards, avec la promotion des exportations des produits issus de la
transformation du cacao, du bois, du café, du coton, etc., la mise en œuvre progressive de la politique d’import substitution, et l’amélioration de la conjoncture économique en zone euro, principale pourvoyeuse de transferts vers le Cameroun.
Les financements extérieurs devraient par ailleurs s’améliorer, du fait de la hausse des tirages nets reçus par l’administration publique ainsi que des investissements reçus par le secteur privé. Ainsi, les flux financiers nets passeraient de 939,8 milliards pour se situer à 1020.2 milliards en 2024.
Aline-Florence Nguini
