Le ministre de l’Administration territoriale leur donne jusqu’au 30 janvier 2025 pour se conformer à la loi en faisant leurs déclarations.
Paul Atanga Nji s’exprimait ce 10 décembre au cours d’un point de presse tenu suite à la suspension de cinq associations et ONG (Organisations non gouvernementales) depuis quatre jours pour une période de trois mois. Une mesure qu’il explique par le fait que : « Nous sommes en train de mener des investigations sur les associations. Notre attention a été attirée par l’ANIF qui nous a fait un rapport sur ce qu’on peut appeler soupçons de blanchiment d’argent ou financement du terrorisme ».
Des montants exorbitants
Selon le membre du gouvernement, le rapport de l’ANIF fait état de montants exorbitants. « Nous parlons de 16 milliards en un laps de temps. Et quand nous regardons les lois de la République, les instruments légaux qui encadrent les activités des ONG et associations, rien ne peut justifier ces montants qui ont été virés dans les comptes qui sont tenus par ces associations », souligne Paul Atanga Nji. Dès lors, le ministre de l’Administration territoriale fait comprendre que cette suspension relève des mesures conservatoires.
« Le ministre peut, après avis motivé par la commission ( direction des affaires politiques), suspendre par arrêté pour un délai de trois mois, toute ONG ou association qui s’écarte de son objet », relève-t-il en citant des dispositions légales. Dans ce sens, il estime qu’une association qui reçoit de l’argent alors qu’elle ne doit pas en recevoir de l’étranger, c’est déjà s’écarter de son objet. Pour lui, les montants reçus sont exorbitants et ne peuvent être justifiés « donc on procède par la suspension et on mène les enquêtes. Cela servira également à prévenir de tels comportements à l’avenir », a-t-il expliqué.
Des déclarations à faire
Interrogé sur des antécédents avec certaines associations et ONG suspendues, le ministre a affirmé qu’il ne s’agit pas d’une mesure à tête chercheuse. Pour le cas de l’ONG REDHAC, par exemple, il soutient que l’autorisation obtenue auprès du préfet par ladite ONG, a pour dénomination : “Le Réseau d’organisation de défense des droits de l’homme en Afrique centrale” avant de poursuivre : « Ayant pris le document du préfet, ils ont fabriqué leur deuxième REDHAC “Réseau des défenseurs des droits de l’homme en Afrique centrale ”.
Ceci, affirme-t-il, pour pouvoir avoir des financements. Dans un cas comme dans l’autre, Paul Atanga Nji martèle que le REDHAC ne doit pas recevoir «un franc” venant de l’extérieur. Or rappelle-t-il, les montants qui leur ont été présentés ne peuvent être justifiés. D’où la décision du ministre de l’Administration territoriale de fixer au 30 janvier 2025, la date limite de dépôt des déclarations des associations et ONG. Il s’agit explique-t-il, des rapports d’activités ainsi que des rapports financiers. Dans le cas contraire, le ministre rappelle que les structures seront suspendues et des poursuites judiciaires engagées à leur encontre.
Aline-Florence Nguini