C’est le message véhiculé ce 24 octobre au Salon des acteurs économiques et du développement local (Saedel) de Kribi, par les représentants du ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT).
C’était au cours d’une conférence dont le thème était : « Le secteur informel : importance et nécessaire encadrement pour une croissance économique locale ». À cette occasion, la représentante du MINEPAT, Aline Nicaise Mbo Ela, a tenu à préciser que selon les statistiques de l’Institut national de la statistique (INS), le secteur informel a abrité entre 2010 et 2014, environ 90% de la population active. « Aujourd’hui, l’on estime qu’il a connu une chute de dix points et compte 80% de la population active ». Ce qui signifie, selon elle, qu’il s’agit là d’un levier très fort de la croissance économique.
Flexibilité et résilience
Pour la représentante du MINEPAT, ce secteur qui couvre 50% du produit intérieur brut (PIB ), est un créateur d’emplois grâce à sa flexibilité et à sa résilience. Toutefois, il n’est pas encadré par les lois officielles, « On y exerce dans l’illégalité et à l’abri des regards, ainsi, il peut ne pas respecter les normes. Ce qui est souvent le cas, notamment dans le domaine médical et alimentaire », relève-t-elle. Dans ce secteur qui compte environ trois millions d’unités de production, Aline Nicaise Mbo Ela fait ainsi remarquer que chaque acteur travaille pour son propre compte, sans numéro de contribuable et en l’absence d’une comptabilité formelle.
Nécessité de l’encadrement
Dès lors, se pose la question de l’encadrement de ce secteur dont les acteurs redoutent, selon la représentante du MINEPAT, le paiement des impôts et taxes. Or relève-t-elle, le gouvernement a mis en place une politique d’exonération des taxes pour les nouvelles entreprises ainsi que la facilitation des procédures de légalisation des entreprises. Comme avantages les acteurs du secteur informel qui acceptent migrer vers le formel, confie-t-elle, pourront bénéficier de la protection sociale ainsi qu’à l’accès aux financements, aux subventions et aux prêts. Ce qui leur permettra de promouvoir encore plus leurs entreprises et ce faisant, de booster le secteur privé.
Aline-Florence Nguini