Des malvoyants se prononcent sur son utilité au moment où l’on célèbre ce 15 octobre, la journée internationale de la canne blanche.
Il ne vous verra jamais mais grâce à sa canne blanche, il saura toujours que vous êtes devant lui. Lui, c’est Benyomo Désiré, et son histoire, il la raconte aujourd’hui à qui veut l’entendre lorsqu’il harpente les rues de Yaoundé: ” Je suis aveugle depuis plus de 25 ans. Avant, quand je n’avais pas ma canne blanche, j’avais du mal à me déplacer. Depuis, que j’ai ma canne, ça va plutôt bien”, assure-t-il.
Comme lui, plusieurs déficients visuels utilisent cet outil qui est une canne télescopique en aluminium pliable en cinq parties, pour se ranger facilement dans un sac. Il se présente en une large extrémité, montée sur un axe rotatif glissant facilement sur la chaussée, et une
extrémité équipée d’un réfléchissant rouge, pour une meilleure visualisation des autres passants.
Une canne à communication
” Quand je suis en difficultés ou en détresse, je baisse ma canne le long de mon corps. Et quand je veux emprunter un taxi, je pose mes deux mains croisées au dessus de ma canne. Ceux qui comprennent, comprennent mais c’est pas toujours le cas ”, déclare Louise Midem. En réalité, cette jeune malvoyante est bien consciente du problème d’interprétation des codes de sa petite canne blanche.
C’est pour cela que la présidente de l’association ”Somo”, malgré son handicap visuel, multiplie des programmes de sensibilisation pour éclairer les populations. Sandrine Yone n’hésite pas à indiquer que : ” Certains croient que la canne est un bâton pour s’amuser, alors que c’est un élément essentiel pour notre déplacement. A chaque fois, nous organisons des séances d’apprentissage des indications de la canne blanche. C’est pas facile mais certaines personnes maîtrisent déjà.”
Aussi, les personnes atteintes de handicap visuel, estiment-elles que c’est au prix de cette communication, que l’éducation inclusive va marquer un autre point important au Cameroun.
Eric Mvogo Ada
