C’est dans le cadre d’un colloque ouvert ce 26 septembre à Yaoundé sur les conflits intercommunautaires et la promotion du vivre-ensemble au Cameroun. L’initiative est de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.
« Conflits intercommunautaires et la promotion du vivre-ensemble au Cameroun ». C’est le thème du colloque de trois jours qu’organise la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM). En ouvrant les travaux ce jeudi, le président de la CNPBM a insisté sur la gravité de la situation au Cameroun. Peter Mafany Musonge a rappelé en particulier, les confits qui opposent régulièrement éleveurs et agriculteurs dans les régions de l’Adamaoua et du Nord-Ouest. Mais aussi ceux liés aux successions dans diverses chefferies traditionnelles, ou encore, les affrontements entre Arabes Choa et Mousgoum dans la région de l’Extrême-Nord presque chaque année. La liste est loin d’être exhaustive. D’où ce colloque qui vise à trouver des solutions durables aux problèmes qui divisent de nombreux groupes ethniques. À ce sujet, «ces conflits ne sont pas invincibles » a souligné le Pr Paul Abouna, anthropologue, en guise de résumé de sa leçon inaugurale du colloque. « Pour être combattus les conflits communautaires doivent être connus. Et l’instrument qui permet aux décideurs de les connaître, c’est la science » a-t-il indiqué.
Portées du colloque
Selon le président de la CNPBM, ce colloque entend faire connaître à la communauté nationale, la gravité des conflits intercommunautaires s’ils ne sont pas maîtrisés. Pour Peter Mafany Musonge, ils pourraient « remettre fondamentalement en cause, la paix, l’unité nationale et la cohésion sociale ». Aussi les travaux de 72h entendent-t-ils recueillir des propositions de solutions pour prévenir, gérer et éradiquer d’éventuelles paumes de discorde entre les communautés. À l’issue du colloque, il sera également question de disposer d’un document qui recense tous les facteurs déclencheurs des conflits au Cameroun.
L’on comprend ainsi la densité des interventions qui mobilisent les experts pluridisciplinaires. Ils sont entre autres des sociologues, anthropologues, juristes, acteurs de la société civile, autorités administratives, traditionnelles et religieuses.
Au centre des débats…
15 communications vont meubler les échanges de trois jours. Parmi elles, « les conflits intercommunautaires dans le monde: causes, conséquences et statistiques clés », « la dynamique des conflits intercommunautaires au Cameroun ».
Au terme du colloque qui s’achève le 28 septembre 2024, les experts, en fonction de leurs domaines de compétences, vont formuler des stratégies de prévention durable des confits intercommunautaires au Cameroun.
Dieudonné Zra (@zra_dieudonne)