Face à la multiplication des catastrophes naturelles et humanitaires, le gouvernement camerounais a décidé de renforcer le dispositif de prévention.
Le Cameroun est en première ligne face aux défis du changement climatique et des crises humanitaires. Inondations dévastatrices, sécheresses prolongées, épidémies récurrentes… Les catastrophes se multiplient, mettant à mal les populations et fragilisant les infrastructures. Face à cette situation alarmante, l’Observatoire national des risques (ONR) a tiré la sonnette d’alarme.
Les sessions annuelles de l’Observatoire national des risques (ONR) ouvertes ce 22 août à Yaoundé visent à trouver des solutions durables à la gestion de ces catastrophes.
La situation sur le terrain
Aggravation des risques d’inondations, vents violents, glissements de terrain, catastrophes humanitaires, technologiques et sanitaires. Autant de risques qui n’épargnent aucune région du Cameroun. Selon, Yves Christian Edoa Effa, le Secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale qui présidait l’ouverture des travaux des sessions annuelles de l’ONR ce jeudi, il faudrait mener une croisade collective. « Au rang des phénomènes les plus récurrents figurent les accidents de la voie publique, l’afflux massif dés réfugiés, les incendies, les épidémies », a-t-il relevé.
En plus, il a insisté sur la persistance de la crise du bassin du lac Tchad qui impacte la région de l’Extrême-Nord. Mais aussi la problématique de la gestion des réfugiés dans les régions de l’Extrême-Nord, de l’Adamaoua et de l’Est, ainsi que la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Chiffres et faits majeurs
Selon le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale par ailleurs coordonnateur de l’ONR, Yves Christian Edoa Effa, le Cameroun a enregistré au 1er semestre de 2024:
– près de 217 accidents de la circulation,
– 140 morts,
– environ 400 blessés.
« Sur le plan sanitaire, il faut déplorer la réapparition des épidémies de choléra, de rougeole, de fièvre jaune et de variole de singe qui touchent plusieurs régions » a-t-il ajouté.
Anticiper les catastrophes
Dans un contexte de crises et de risques multiformes, les travaux en cours misent sur la collecte des données. L’objectif étant l’anticipation des catastrophes. Les sessions de deux jours entendent également:
– dresser l’état des lieux de la gestion des crises, avec un accent sur les catastrophes d’origine naturelle,
– examiner le projet de texte portant réorganisation de l’ONR,
– formuler des recommandations visant le renforcement de l’efficacité de l’ONR.
La réflexion fait appel à la compétence des points focaux venus des dix régions et autres départements ministériels.
ONR pour prévenir les risques
L’Observatoire national des risques a été créé par arrêté du Premier ministre du 19 mars 2003. Rattaché au ministère de l’Administration territoriale, ses principales missions sont la collecte, la gestion et la diffusion des informations sur les risques naturels, technologiques, industriels et anthropiques. Ainsi, il veille à:
– la mise en place à l’échelle nationale, d’un dispositif d’observation des sites et autres installations à risque, assorti d’un système fiable de collecte et de transmission des données et informations sur les risques,
– la publication d’un bulletin conjoncturel des risques, et à la mise en oeuvre de toute autre action de sensibilisation et d’information préventive sur les risque.
Il s’agit d’un dispositif de veille stratégique qui permet au gouvernement d’agir efficacement en cas de catastrophes et de crises.
Dieudonné Zra (@zra_dieudonne)