Ce résultat d’une investigation menée en 2023 sur l’indice de stigmatisation des personnes vivants avec le #VIH/SIDA au Cameroun, a été présenté ce 18 juillet à Yaoundé.
Selon une enquête de santé menée au Cameroun par le Comité national de lutte contre le VIH/SIDA(lien), le taux du prévalence au sein de la population âgée de 15 à 64 ans est passé de 5,4% en 2004 à 2,7% en 2018. Soit une baisse de 50% sur 14 ans. En 2022, le nombre de personnes vivant avec le VIH (PvVIH) est de 480 000 personnes et le nombre de nouveaux cas avoisine les 9 000 personnes. Ces chiffres présentés au cours de la la réunion d’adoption de l’enquête sur l’indice de stigmatisation des PvVIH est le déclencheur d’un travail de documentation.
Les résultats de l’enquête
L’enquête menée a couvert l’ensemble des 10 régions administratives du pays et 2439 personnes ont été enrôlées. Au cours de l’analyse des données, seule 2 104 participants ont été retenus. Parmi les personnes enquêtées, 62,6% des participants sont de sexe féminin contre 374% d’hommes.
De nombreuses personnes ont déclaré éviter de se rendre dans les structures de santé pour recevoir les services de soins. En cause, leur statut sérologique (1,6%), leur identité de genre (0,4%), leur orientation sexuelle (3,4%), ou du fait d’être travailleurs de sexe (13,4%).
Pour le Dr Iliasou Mfochivé Njindam, enquêteur principal, «si on veut attendre l’élimination du VIH d’ici 2030, il faut que les médias relayent suffisamment l’information vers la population qui reste dans le noir. Parce que cette situation renforce l’auto-stigmatisation».
Les conclusions
Les résultats de cette enquête sont en faveur de l’hypothese selon laquelle la stigmatisation liée au VIH au Cameroun est due à une combinaison de facteurs. Notamment, le statut, l’orientation sexuelle, le commerce du sexe, la consommation des drogues injectables et l’identité.
En plus, ils font ressortir que l’atteinte de l’objectif d’élimination de l’épidémie
de SIDA entant que menace pour la santé publique d’ici 2030 au Cameroun passe nécessairement par la réduction de la stigmatisation et discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH. «Pour cela, il est urgent que des actions concertées soient entreprises pour juguler ces deux fléaux. C’est dans ce sens que des recommandations ont été émises à la suite de cette enquête sur l’index Stigma à l’endroit des institutions et tous les acteurs impliqués dans la riposte » a précisé le Secrétaire exécutif du comité national de lutte contre le SIDA.
Carmen Olivia Bilé
